Self made de Shira Geffen, Israël, 2015

Quelques lignes rapides pour parler de ce film vu il y a déjà plusieurs semaines.
D'abord, un hommage à des institutions étatiques qui soutiennent toujours, du moins pour tout ce que j'ai vu de la cinématographie israélienne (excellente par ailleurs) des œuvres très critiques, voire superbement critiques de la politique de l’État à l'égard du peuple palestinien. Peu de cinématographies actuelles, à l'exception peut-être de l'étasunienne, aussi ouvertement autocritiques que l’israélienne. Et ça, dans nos jours de censure institutionnelle légitimée à tort et à travers, ce n'est pas rien.
Le film, posé sur une structure discursive et visuelle d'art contemporain, frappe pour sa fragmentation, ses sursauts d'une image forte à une autre. Les images sont fortes comme des installations artistiques qui frappent et frappent pour leur dénonciation politique et sa critique d'une société débordée par la pornographie, le règne transnational de certaines marques, etc. Le scénario est sobre mais également fort et cru, amer voire cynique à l'égard des rapports humains. Les deux femmes protagonistes sont magnifiques, drôles, tristes et bellement filmées.
De l'art et la dénonciation. Un beau film.